Archive for the ‘ Leituras ’ Category

o princípio da certeza


Em 1974 tinha treze anos. Do Prof. Marcello Caetano recordo pouca coisa. As Conversas em Família, que todos ouvíamos com atenção; Da sua dimensão como académico, obviamente, nada.
Dos momentos em que passou ao lado da tolerância, nem uma evidência! Sabia lá eu o que era o Regime!
Mas houve uma coisa que percebi desde então: Durante a sua humilhante saída do Largo do Carmo, com o povo aos gritos e a escarrar o blindado que o transportava, realizei que não tinha jeito para revolucionário e que não era filho daquela Revolução.

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXVII

Et maintenant, bien sûr, ça fait six ans déjà… Je n’ai jamais encore raconté cette histoire. Les camarades qui m’ont revu ont été bien contents de me revoir vivant. J’étais triste mais je leur disais : C’est la fatigue…

Maintenant je me suis un peu consolé. C’est à dire… pas tout à fait. Mais je sais bien qu’il est revenu à sa planète, car, au lever du jour, je n’ai pas retrouvé son corps. Ce n’était pas un corps tellement lourd… Et j’aime la nuit écouter les étoiles. C’est comme cinq cent millions de grelots…

Mais voilà qu’il passe quelque chose d’extraordinaire. La muselière que j’ai dessinée pour le petit prince, j’ai oublié d’y ajouter la courroie de cuir! Il n’aura jamais pu l’attacher au mouton. Alors je me demande: “Que s’est-il passé sur sa planète? Peut-être bien que le mouton à mangéla fleur…”

Tantôt je me dis: “Sûrement non! Le petit prince enferme sa fleur toutes les nuits sous son globe de verre, et il surveille bien son mouton…” Alors je suis heureux. Et toutes les étoiles rient doucement.

Tantôt je me dis: “On est distrait une fois ou l’autre, et ça suffit! Il a oublié, un soir, le verre, ou bien le mouton est sorti sans bruit pendant la nuit…” Alors les grelots se changent tous enlarmes!…

C’est là un bien grand mystère. Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l’univers n’est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose…

Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur? Et vous verrez comme tout change…

Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d’importance!

FIN

Ca c’est pour moi, le plus beau et le plus triste paysage du monde. C’est le même paysage que celui de la page précédente, mais je l’ai dessiné une fois encore pour bien vous le montrer. C’est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu.

Regardez attentivement ce paysage afin d’être sûr de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s’il vous arrive de passer par là, je vous supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l’étoile! Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, s’il a les cheveux d’or, s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu’il est revenu…

Emulação da Música

violin-and-pitcher_georges-braque_1910

Violin and Pitcher - Georges Braque, 1909-1910

A invenção da melodia, a descoberta de todos os mais íntimos segredos da vontade e da sensibilidade humanas, é obra do génio.
A sua acção é mais visível aí do que em qualquer outro lado, mais irreflectida, mais livre de qualquer intenção consciente; é uma verdadeira inspiração.
A ideia, quer dizer, o conhecimento preconcebido das coisas abstractas e positivas, neste ponto, como em toda a arte, é completamente estéril; o compositor revela a mais íntima essência do mundo e exprime a mais profunda sabedoria numa linguagem que a sua razão não compreende; tal como uma sonâmbula dá respostas claríssimas sobre assuntos dos quais, desperta, não conhece absolutamente nada.

in Pensamentos, A. Schopenhauer

girl-with-a-mandolin_pablo-picasso_1910

Girl with a Mandolin - Pablo-Picasso, 1910

Período – Cubismo Analítico

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXVI

Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j’aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l’entendis qui parlait :
– Tu ne t’en souvens donc pas? disait-il. Ce n’est pas tout à fait ici!
Une autre voix lui répondit sans doute, puisqu’il répliqua :
– Si! Si! c’est bien le jour, mais ce n’est pas ici l’endroit…
Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau:
– … Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n’as qu’a m’y attendre. J’y seraicette nuit…
J’étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien.
Le petit prince dit encore, après un silence:
– Tu as du bon venin? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps?
Je fis halte, le coeur serré, mais je ne comprennais toujours pas.
– Maintenent va-t’en, dit-il… je veux redescendre!

Alors j’abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon révolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d’eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufilla entre les pierres avec un léger bruit de métal.
Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige.
– Quelle est cette histoire-là! Tu parles maintenent avec les serpents!
J’avais défait son éternel cache-nez d’or. Je lui avait mouillé les tempes et l’avais fait boire. Et maintenant je n’osais plus rien lui demander. Il me regarda gravement et m’entoura le cou de ses bras. Je sentais battre son coeur comme celui d’un oiseau qui meurt, quand on l’a tiré à la carabine. Il me dit :
– Je suis content que tu aies trouvé ce qui manquait à ta machine. Tu vas pouvoir rentrer chez toi…
– Comment sais-tu?
Je venais justement lui annoncer que, contre toute espérence, j’avais réussi mon travail!
Il ne répondit rien à ma question, mais il ajouta:
– Moi aussi, aujourd’hui, je rentre chez moi…

Puis, mélancolique:
– C’est bien plus loin… c’est bien plus difficile…
Je sentais bien qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire. Je le serrais dans mes bras comme un petit enfant, et cependant il me semblait qu’il coulait verticalement dans un abîme sans que je pusse rien pour le retenir…
Il avait le regard sérieux, perdu très loin:
– J’ai ton mouton. Et j’ai la caisse pour le mouton. Et j’ai la muselière…
Et il sourit avec mélancolie.
J’attendis longtemps. Je sentais qu’il se réchauffait peu à peu:
– Petit bonhomme, tu as peur…
Il avait eu peur, bien sûr! Mais il rit doucement:
– J’aurai bien plus peur ce soir…
De nouveau je me sentis glacé par le sentiment de l’irréparable. Et je compris que je ne supportais pas l’idée de ne plus jamais entendre ce rire. C’était pour moi comme une fontaine dans le désert.
– Petit bonhomme, je veux encore t’entendre rire…
Mais il me dit:
– Cette nuit, ça fera un an. Mon étoile se trouvera juste au-dessus de l’endroit où je suis tombé l’année dernière…
– Petit bonhomme, n’est-ce pas que c’est un mauvais rêve cette histoire de serpent et de rendez-vous et d’étoile…
Mais il ne répondit pas à ma question. Il me dit:
– Ce qui est important, ça ne se voit pas…
– Bien sûr…
– C’est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c’est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
– Bien sûr…
– Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C’est trop petit chez moi pour que je te montre où se trouve la mienne. C’est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder… Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau…
Il rit encore.
– Ah! petit bonhomme, petit bonhomme j’aime entendre ce rire!
– Justement ce sera mon cadeau… ce sera comme pour l’eau…
– Que veux-tu dire?
– Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres qui sont savant selles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là elles se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a…
– Que veux-tu dire?
– Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dansl’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire!
Et il rit encore.
– Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça,pour le plaisir… Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras: “Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire!” Et ils te croiront fou. Je t’aurai joué un bien vilain tour…
Et il rit encore.
– Ce sera comme si je t’avais donné, au lieu d’étoiles, des tas de petits grelots qui savent rire…
Et il rit encore. Puis il redevint sérieux :
– Cette nuit… tu sais… ne viens pas.
– Je ne te quitterai pas.
– J’aurai l’air d’avoir mal… j’aurai un peu l’air de mourir. C’est comme ça. Ne viens pas voir ça, ce n’est pas la peine…
– Je ne te quitterai pas.
Mais il était soucieux.
– Je te dis ça… c’est à cause aussi du serpent. Il ne faut pas qu’il te morde… Les serpents, c’est méchant. Ca peut mordre pour le plaisir…
– Je ne te quitterai pas.
Mais quelque chose le rassura :
– C’est vrai qu’ils n’ont pas le venin pour la seconde morsure…

Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était évadé sans bruit. Quand je réussis à le joindre il marchait décidé, d’un pas rapide. Il me dit seulement :
– Ah! tu es là…
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
– Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas vrai…
Moi je me taisais.
– Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd.
Moi je me taisais.
– Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces…
Moi je me taisais.

Il se découragea un peu. Mais il fit encore un effort:
– Ce sera gentil, tu sais. Moi aussi je regarderai les étoiles. Toutes les étoiles seront des puits avecune poulie rouillée. Toutes les étoiles me verseront à boire…
Moi je me taisais.
– Ce sera tellement amusant! Tu auras cinq cents millions de grelots, j’aurai cinq cent millions de fontaines…
Et il se tut aussi, parce qu’il pleurait…
– C’est là. Laisse moi faire un pas tout seul.
Et il s’assit parce qu’il avait peur.
Il dit encore:

– Tu sais… ma fleur… j’en suis responsable! Et elle est tellement faible! Et elle est tellement naive. Elle a quatre épines de rien du tout pour la protéger contre le monde…
Moi je m’assis parce que je ne pouvais plus me tenir debout. Il dit:
– Voilà… C’est tout…
Il hésita encore un peu, puis se releva. Il fit un pas. Moi je ne pouvais pas bouger.
Il n’y eut rien qu’un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ca ne fit même pas de bruit, à cause du sable.

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXV

– Les hommes, dit le petit prince, ils s’enfoncent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu’ils cherchent. Alors ils s’agitent et tournent en rond…
Et il ajouta:
– Ce n’est pas la peine…
Le puits que nous avions atteint ne ressemblait pas aux autres puits sahariens. Les puits sahariens sont de simples trous creusés dans le sable. Celui-là ressemblait à un puits de village. Mais il n’y avait là aucun village, et je croyais rêver.
– C’est étrange, dis-je au petit prince, tout est prêt: la poulie, le seau et la corde…

Il rit, toucha la corde, fit jouer la poulie. Et la poulie gémit comme une vieille girouette quand le vent a longtemps dormi.
– Tu entends, dit le petit prince, nous réveillons ce puits et il chante…
Je ne voulais pas qu’il fît un effort:
– Laisse-moi faire, lui dis-je, c’est trop lourd pour toi.
Lentement je hissai la seau jusqu’à la margelle. Je l’y installai bien d’aplomb. Dans mes oreilles durait le chant de la poulie et, dans l’eau qui tremblait encore, je voyais trembler le soleil.
– J’ai soif de cette eau-là, dit le petit prince, donne-moi à boire…
Et je compris ce qu’il avait cherché!
Je soulevai le seau jusqu’à ses lèvres. Il but, les yeux fermés. C’était doux comme une fête. Elle était née de la marche sous les étoiles, du chant de la poulie, de l’effort de mes bras. Elle était bonne pour le coeur, comme un cadeau. Lorsque j’étais petit garçon, la lumière de l’arbre de Noel, la musique de la messe de minuit, la douceur des sourires faisaient ainsi tout le rayonnement du cadeau de Noel que je recevais.
-Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans le même jardin… et ils n’y trouvent pas ce qu’ils cherchent..
– Ils ne le trouvent pas, répondis-je…
– Et cependant ce qu’ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d’eau…
Et le petit prince ajouta:
– Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le coeur.
J’avais bu. Je respirais bien. Le sable, au lever du jour, est couleur de miel. J’étais heureux aussi de cette couleur de miel. Pourquoi fallait-il que j’eusse de la peine…
– Il faut que tu tiennes ta promesse, me dit doucement le petit prince, qui, de nouveau, s’était assis auprès de moi.
– Quelle promesse?
– Tu sais… une muselière pour mon mouton… je suis responsable de cette fleur!
Je sortis de ma poche mes ébauches de dessin. Le petit prince les aperçut et dit en riant:
– Tes baobabs, ils ressemblent un peu à des choux…
– Oh!
Moi qui étais si fier des baobabs!
– Ton renard… ses oreilles… elles ressemblent un peu à des cornes… et elles sont trop longues!
Et il rit encore.
– Tu es injuste, petit bonhomme, je ne savais rien dessiner que les boas fermés et les boas ouverts.
– Oh! ça ira, dit-il, les enfants savent.
Je crayonnai donc une muselière. Et j’eus le coeur serré en la lui donnant:
– Tu as des projets que j’ignore…
Mais il ne me répondit pas. Il me dit:
– Tu sais, ma chute sur la Terre… c’en sera demain l’anniversaire…
Puis après un silence il dit encore:
– J’étais tombé tout près d’ici…
Et il rougit.
Et de nouveau, sans comprendre pourquoi, j’éprouvai un chagrin bizarre. Cependant une question me vint :
– Alors ce n’est pas par hasard que, le matin où je t’ai connu, il y a huit jours, tu te promenais comme ça, tout seul, à mille milles de toutes régions habitées! Tu retournais vers le point de ta chute?
Le petit prince rougit de nouveau. Il ne répondait jamais aux questions, mais, quand on rougit, ça signifie “oui”, n’est-ce pas?
– Ah! lui dis-je, j’ai peur…
Mais il me répondit:
– Tu dois maintenent travailler. Tu dois repartir vers ta machine. Je t’attends ici. Reviens demain soir…
Mais je n’étais pas rassuré. Je me souvenais du renard. On risque de pleurer un peu si l’on s’est laissé apprivoisé…

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXIV

Nous en étions au huitième jour de ma panne dans le désert, et j’avais écouté l’histoire du marchand en buvant la dernière goutte de ma provision d’eau :
– Ah! dis-je au petit prince, ils sont bien jolis, tes souvenirs, mais je n’ai pas encore réparé mon avion, je n’ai plus rien à boire, et je serais heureux, moi aussi, si j pouvais marcher tout doucement vers une fontaine!
– Mon ami le renard, me dit-il…
– Mon petit bonhomme, il ne s’agit plus du renard!
– Pourquoi?
– Parce qu’on va mourrir de soif…

Il ne comprit pas mon raisonnement, il me répondit :
– C’est bien d’avoir eu un ami, même si l’on va mourrir. Moi, je suis bien content d’avoir eu un ami renard…

«Il ne mesure pas le danger, me dis-je. Il n’a jamais ni faim ni soif. Un peu de soleil lui suffit…»
Mais il me regarda et répondit à ma pensée:
– J’ai soif aussi… cherchons un puits..

J’eus un geste de lassitude: il est absurde de chercher un puits, au hasard, dans l’immensité du désert. Cependant nous nous mîmes en marche.
Quand nous eûmes marché, des heures, en silence, la nuit tomba, et les étoiles commencèrent des’éclairer. Je les apercevais comme dans un rêve, ayant un peu de fièvre, à cause de ma soif. Les mots du petit prince dansaient dans ma mémoire :
– Tu as donc soif aussi? lui demandai-je.

Mais il ne répondit pas à ma question. Il me dit simplement:
– L’eau put aussi être bon pour le coeur…

Je ne compris pas sa réponse mais je me tus… Je savais bien qu’il ne fallait pas l’interroger.
Il était fatigué. Il s’assit. Je m’assis au près de lui. Et, après un silence, il dit encore:
– Les étoiles sont belles, à cause d’une fleur que l’on ne voit pas…

Je répondis “bien sûr” et je regardai, sans parler, les plis du sable sous la lune.
– Le désert est beau, ajouta-t-il…

Et c’était vrai. J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence…
– Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c’est qu’il cache un puits quelque part…

Je fus surpris de comprendre soudain ce mystérieux rayonnement du sable. Lorsque j’étais petit garçon j’habitais une maison ancienne, et la légende racontait qu’un trésor y était enfoui. Biensûr, jamais personne n’a su le découvrir, ni peut-être même ne l’a cherché. Mais il enchantait toute cette maison. Ma maison cachait un secret au fond de son coeur…
– Oui, dis-je au petit prince, qu’il s’agisse de la maison, des étoiles ou du désert, ce qui fait leur beauté est invisible!
– Je suis content, di-il, que tu sois d’accord avec mon renard.

Comme le petit prince s’endormait, je le pris dans mes bras, et me remis en route. J’étais ému. Il me semblait porter un trésor fragile. Il me semblait même qu’il n’y eût rien de plus fragile sur la Terre. Je regardais, à la lumière de la lune, ce front pâle. Ces yeux clos, ces mèches de cheveux qui tremblaient au vent, et je me disais: «ce que je vois là n’est qu’une écorce. Le plus important est invisible…»
Comme ses lèvres entr’ouvertes ébauchaient un demi-sourire je me dis encore : «Ce qui m’émeut si fort de ce petit prince endormi, c’est sa fidélité pour une fleur, c’est l’image dune rose qui rayonne en lui comme la flamme d’une lampe, même quand il dort…» Et je le devinai plus fragile encore. Il faut bien protéger les lampes: un coup de vent peut les éteindre…
Et, marchant ainsi, je découvris le puits au lever du jour.

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXIII

– Bonjour, dit le petit prince.

– Bonjour, dit le marchand.

C’était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l’on n’éprouve plus le besoin de boire.

– Pourquoi vends-tu ça? dit le petit prince.

– C’est une grosse économie de temps, dit le marchand. Les experts ont fait des calculs. On épargne cinquante-trois minutes pas semaine.

– Et que fait-on des cinquante-trois minutes?

– On fait ce que l’on veut…

“Moi, se dit le petit prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine…”

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXII

– Bonjour, dit le petit prince.
– Bonjour, dit l’aiguilleur.
– Que fais-tu ici? dit le petit prince.
– Je trie les voyageurs, par paquets de mille, dit l’aiguilleur. J’expédie les trains qui les emportent, tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche.

Et un rapide illuminé, grondant comme le tonnere, fit trembler la cabine d’aiguillage.
– Ils sont bien pressés, dit le petit prince. Que cherchent-ils?
– L’homme de la locomotive l’ignore lui-même, dit l’aiguilleur.

Et gronda, en sens inverse, un second rapide illuminé.
– Ils reviennent déjà? demanda le petit prince…
– Ce ne sont pas les mêmes, dit l’aiguilleur. C’est un échange.
– Ils n’étaient pas contents, là où ils étaient?
– On n’est jamais content là où on est, dit l’aiguilleur.

Et gronda le tonnaire d’un troisième rapide illuminé.
– Ils poursuivent les premiers voyageur demanda le petit prince.
– Ils ne poursuivent rien du tout, dit l’aiguilleur. Ils dorment là-dedans, ou bien ils baillent. Les enfants seuls écrasent leur nez contre les vitres.
– Les enfants seuls savent ce qu’ils cherchent, fit le petit prince. Ils perdent du temps pour une poupée de chiffons, et elle devient très importante, et si on la leur enlève, ils pleurent…
-Ils ont de la chance, dit l’aiguilleur.

Um Reino Maravilhoso

A memória nostálgica e distante da terra mítica de onde se abrange o resto de Portugal, neste Conto de Miguel Torga-1941, com as ilustrações antropomorfizadas de Graça Morais, de quem poderemos ver até início de Abril a Exposição “Os Olhos Azuis do Mar”.
Espero que todos os estrangeiros que amam estes dois portugueses maiores, tenham curiosidade e paciência para o disfrutar!

Vou falar-lhes dum reino maravilhoso.

Embora muitas pessoas digam que não, sempre houve e haverá reinos maravilhosos neste mundo.
O que é preciso, para os ver, é que os olhos não percam a virgindade original diante da realidade e o coração,depois, não hesite.
Ora, o que pretendo mostrar, meu e de todos os que queiram merecê-lo, não só existe como é dos mais belos que se possam imaginar.
Começa logo porque fica no cimo de Portugal, como os ninhos ficam no cimo das árvores para que a distância os torne mais impossíveis e apetecidos. E quem namora ninhos cá de baixo, se realmente é rapaz e não tem medo das alturas, depois de trepara e atingir a crista do sonho, contempla a própria bem-aventurança.

Vê-se primeiro um mar de pedras.
Vagas e vagas sideradas, hirtas e hostis, contidas na força desmedida pela mão inexorável dum Deus criador e dominador.
Tudo parado e mudo. Apenas se move e se faz ouvir o coração no peito, inquieto, a anunciar o começo de uma grande hora.
De repente, rasga a espessura do silêncio uma voz de franqueza desembainhada:
Para cá do Marão, mandam os que cá estão!

Sente-se um calafrio. A vista alarga-se de ânsia e de assombro.
Que penedo falou?
Que terror respeitoso se apodera de nós?
Mas de nada vale interrogar o grande oceano megalítico, porque o nume invisível ordena:
Entre!

A gente entra, e já está no Reino Maravilhoso.
Reino, nestes livros sinistros que são os dicionários, é um substantivo masculino com rei à frente. Imaginem!… Como se fossem suficientes um léxico e um monarca para definir e governar uma realidade irreal!
Pelo que diz respeito a mandar, é o que sabemos:
Para cá do Marão… Mandam todos.
O poder que atravessa a muralha e penetra ali, se tem corpo, se tem nome, ou perde a marca individual e se transforma em símbolo, ou morre. Tem de ser sempre, quer seja Pio X ou Pio XII, o «nosso Santo Papa Leão XIII», que é quem a Maria Purificada elege em cada conclave na sua Vila de Freixo de Espada à Cinta…
Incapazes de uma obediência imposta de fora, os habitantes da terra apenas consideram naturais e legítimos os imperativos da própria consciência.

O eco duma ordem estranha à sua harmonia interior desliza pela crosta das almas sem as perturbar. As mais altas dignidades de além-fronteiras nada mais representam do que puras expressões nominais de valores abstractos.
Meta-se um cristão por qualquer dos caminhos que levam ao coração geográfico desse mundo encantado. De certeza que lhe aparece um semelhante de aguilhada na mão, socos pregados e roupa de saragoça, a perguntar:
Ó meu senhor, sempre é verdade que o nosso rei agora é o Doutor Afonso Costa?
Faça o que fizer o Tamerlão invasor, a mesma vontade que ele julga dobrar o desroíza e vence. É ela que, a bem ou a mal, acaba por dispor das riquezas que lhe pertencem: das águas de regadio, dos baldios, da mulher e dos filhos, de si. De tudo o que na vida material e espiritual tem grandeza e sentido. No pormenor, no que não é seiva de ninguém, dão sentenças o Regedor e o Senhor Abade, que, afinal, pregam editais nas portas e sermões nas igrejas…

A autoridade emana da força interior que cada qual traz do berço. Dum berço que oficialmente vai de Vila Real a Montalegre, de Vinhais a Bragança, de Bragança a Miranda, de Miranda a Freixo, de Freixo à Barca de Alva, da Barca à Régua e da Régua novamente a Vila Real, mas a que pertencem Foz Côa, Meda, Moimenta e Lamego – toda a vertente esquerda do Doiro até aos contrafortes do Montemuro, carne administrativamente enxertada num corpo alheio, que através do Côa, do Távora, do Torto, do Varosa e do Balsemão desagua na grande veia cava materna as lágrimas do exílio.
Um mundo! Um nunca acabar de terra grossa, fragosa, bravia, que tanto se levanta a pino num ímpeto de subir ao céu, como se afunda nuns abismos de angústia, não se sabe por que telúrica contrição.

Terra-Quente e Terra-Fria. Léguas e léguas de chão raivoso, contorcido, queimado por um sol de fogo ou por um frio de neve. Serras sobrepostas a serras. Montanhas paralelas a montanhas. Nos intervalos, apertados entre os lapedos, rios de água cristalina, cantantes, a matar a sede de tanta aridez. E de quando em quando, oásis da inquietação que fez tais rugas geológicas, um vale imenso, dum húmus puro, onde a vista descansa da agressão das penedias.

Veigas que alegram Chaves, Vila Pouca, Vilariça, Mirandela, Bragança e Vinhais.
Mas novamente o granito protesta. Novamente nos acorda para a força medular de tudo. E são outra vez serras, até perder de vista.
Não se vê por que maneira este solo é capaz de dar pão e vinho. Mas dá. Pão de milho, de centeio, de cevada e de trigo. Pão integral. Por ser pão e por ser amassado com o suor do rosto. Sabe a trabalho. Mas é por isso que os naturais o beijam quando ele cai no chão…
O vinho é de moscatel, alvarelhão, penaguiota, malvasia fina, e mana das fragas à ordem de vozes imperiosas como a de Moisés quando feria a pedra do Horeb – a vara mágica patriarca substituída agora por um alvião de saibramento. Por toda a parte apetece saboreá-lo, porque mesmo onde a neve, o sincelo e o suão crestam a esperança, mesmo aí ele parece veludo no paladar. Mas há lugares santos onde a santidade é maior. Assim acontece no Roncão, Samos de todos os Samos.
Nas margens de um rio de oiro, cruxificado ente o calor que de cima o bebe e a sede do leito que debaixo o seca, erguem-se os muros do milagre. Em íngremes socalcos, varandins que nenhum palácio aveza, crescem as cepas como os manjericos às janelas. No Setembro, os homens descem as eiras da Terra-Fria e descem, em rogas, a escadaria do lagar de xisto. Cantam, dançam e trabalham. Depois sobem. E daí a pouco há sol engarrafado a embebedar os quatro cantos do mundo.

Mas a terra é a própria generosidade ao natural. Como num paraíso, basta estender a mão. Produz batata, azeite, cortiça e linho. Batata farinhuda, que se desfaz na boca; azeite loiro, que sai em luz da almotolia; cortiça que deixa os sobreiros nus para agasalhar os enxames; e linho fresco, fino, que, tecido em lençois, faz o bragal das noivas.
De figos, nozes, amêndoas, maçãs, peras, cerejas e laranjas nem vale a pena falar. São mimos dum pomar variegado, que nenhuma imaginação descreve quando a Primavera estala nos ramos.
Ver uma encosta de Barca de Alva coberta de flores de amendoeira, ou o Solar de Mateus a emergir dum mar de corolas sortidas, é contemplar o inefável. Mas o fruto dos frutos, o único que ao mesmo tempo alimenta e simboliza, cai dumas árvores altas, imensas, centenárias, que, puras como vestais, parecem encarnar a virgindade da própria paisagem. Só em Novembro as agita uma inquietação funda, dolorosa, que as faz lançar ao chão lágrimas que são ouriços. Abrindo-as, essas lágrimas eriçadas de espinhos deixam ver numa cama fofa a maravilha singular de que falo, tão desafectada que até no próprio nome é doce e modesta – a castanha.
Assada, no S. Martinho, serve de lastro à prova do vinho novo. Cozida, no Janeiro glacial, aquece as mãos e a boca de pobres e ricos. Crua, engorda os porcos, com a vossa licença…

É destes que se tem de partir para chegar à trindade tradicional do reino: os presuntos, as alheiras e os salpicões.
Por alturas do Natal, começa a matança. Ao romper da manhã, a paz de cada povoado é subitamente alarmada. Um grito esfaqueado irrompe do silêncio. Dias depois desmancha-se a bisarma, e um pálio de fumeiro cobre a lareira.
Quem não comeu ainda desses manjares ensacados, prove… E há-de encontrar neles o sabor das invernadas passadas ao borralho enquanto a neve cai, o perfume das graças dadas por alma daqueles que Deus tem, a magia da história de João de Calais contada aos filhos, e uma ciência infusa de temperar, que vem desde que a primeira nau chegou à Índia.
Mas o panorama zoológico não se fica pelo animal de vista baixa que se desfaz em torresmos e chouriços. Passando pelo lobo do Eusébio Macário, que só por si vale um tigre do Kipling, pelo boi de Miranda, que só lhe falta falar, e pelo bicho-da-seda que de Bragança aveludou em tempos Ceca e Meca, temos ainda a perdiz, a fera da Mantelinha, que nenhum forasteiro deve deixar de ver.

Em Outubro, quando o sol ainda a espreguiçar-se de sono lava a cara na fonte de Casal de Loivos, certo perdigueiro, que sobe o monte colado ao chão, já com um aceno perfumado a fazer-lhe cócegas no nariz, pára de repente siderado. Manda-se-lhe dar a pancada. O navarro entra, e só então Sua Senhoria aparece.
Cabeça alta de quem olha o mundo de cima, peito largo aberto ao vento, pés seguros de almocreve.
– Pfrrruuu…u…u. Lá vai ela!
Quando o tiro lhe acerta e cai, parece uma deusa morta…
No cinto, ainda se lhe tem respeito…

A truta, que representa com dignidade e bravura o mundo da barbatana, é nos açudes que mostra o que é. Sobe por eles acima como os rapazes pelos mastros ensebados, e só com sofismas a pescam uns filósofos sem filosofia, que vale a pena observar, de cana em riste e saltão no anzol.
Quem for a Boticas, coma um peixinho e beba-lhe «vinho de mortos» em cima. Pelo que houver, fico. Acudo-lhe com o único remédio decente que se conhece para moela fraca – um quarto de Pedras ou Vidago, águas minerais que nascem perto.
A terra é de tal natureza que, não contente com as dádivas a céu aberto, encerra nas entranhas riquezas que não têm conto. Entra-se no ventre duma serra, e é ferro, é oiro, é chumbo, é estanho, é volfrâmio, é zinco, é urânio, é tudo quanto Vulcano forjou. Caldas, então, é um benza-te Deus. São famosas as de Carrelão, as de Moledo, as de Alfaião, as de Chaves, as de Carvalhelhos e as de Sabroso – porque todas elas fazem milagres perfeitos.
E vêm então peregrinos de muito longe – gente que arrebentou ou se envenenou a comer um boi e a beber um tonel – curar nelas o estômago, o fígado, a gota, os eczemas e a melancolia. Tomam-nas durante quinze dias. Ao cabo, regressam, de corpo e alma nova.

Os naturais é que raramente precisam delas, por serem homens de muita saúde e sobriedade.
Homens de uma só peça, inteiriços, altos e espadaúdos, que olham de frente e têm no rosto as mesmas rugas do chão. Castiços nos usos e costumes, cobrem-se com varinos, croças, capuchas e mais roupas de serrobeco ou de colmo, e nas grandes ocasiões ostentam uma capa de honras, que nenhum rei! Usam todos bigode e alguns suíças.
E põem uma dignidade tal, um sentido tão profundo da pessoa humana, que é de a gente se maravilhar.

Às vezes agridem-se uns aos outros com tamanha violência que parecem feras. Mas olhados de perto esses nefandos crimes, vê-se que os motiva apenas uma exacerbação de puras e cristalinas virtudes, que só não são teologias porque Deus não quer.
Fiéis à palavra dada, amigos do seu amigo, valentes e leais, é movidos por altos sentimentos que matam ou morrem.
Ufanos da alma que herdaram, querem-na sempre lavada, nem que seja com sangue. A lendária franqueza que vem nos livros, é deles, realmente. Mas radica na mesma força interior que, levada à cegueira da exaltação, pode chegar ao assassínio. Bata-se a uma porta, rica ou pobre, e sempre a mesma voz confiada nos responde:
– Entre quem é!

Sem ninguém perguntar mais nada, sem ninguém vir à janela espreitar, escancara-se a intimidade duma família inteira. O que é preciso agora é merecer a magnificência da dádiva. Nos códigos e no catecismo o pecado de orgulho é dos piores. Talvez que os códigos e o catecismo tenham razão. Resta saber se haverá coisa mais bela nesta vida do que o puro dom de se olhar um estranho como se ele fosse um irmão bem-vindo, embora o preço da desilusão seja às vezes uma facada.
Dentro ou fora do seu dólmen (mania que eu tenho de chamar aos buracos onde vive a maioria) estes homens não têm medo senão da pequenez. Medo de ficarem aquém do estalão por onde, desde que o mundo é mundo, se mede à hora da morte o tamanho de uma criatura.

Acossados pela necessidade e pelo amor da aventura, aos vinte anos (se não tiver sido antes), depois da militança, alguns emigram para as Arábias de além-mar. Brasis, Áfricas e Oceanias. Metem toda a quimera numa saca de retalhos, e lá vão eles. Mourejam como leões, fundam centros de solidariedade humana por toda a parte, deixam um rasto luminoso por onde passam, e voltam mais tarde, aos sessenta, de corrente ao peito, cachucho no dedo, e com a mesma quimera numa mala de couro.
Gastam cem contos numa pedreira a fazer uma horta, controem um casarão com duas águias no telhado, e respondem com um ar manhosos a quem lhes censura um amor tão desvairado às berças:
– Infeliz pássaro que nasce em ruim ninho…
E continuam a comer talhadas de presunto cru.
Os que ficam, cavam a vida inteira. E, quando se cansam, deitam-se no caixão com a serenidade de quem chega honradamente ao fim dum longo e trabalhoso dia. E ali ficam nuns cemitérios de lívida desilusão, à espera que a lei da terra os transforme em ciprestes e granito.

Alegrias gratuitas têm poucas. Embebedam-se nas festas e nas feiras, batem a cana-verde nos dias grandes, e gozam os robertos e as vistas que levam de povo em povo um sofisma de ventriloquia e a irrealidade serôdia das terras do Preste João.

– Ó Zé Roberto:
Queres casar comigo, que sou uma rapariga bem boa?
Bem boa! Bem boa! Bem boa!
– Olha o «Vatícano», olha o «Vatícano», com as suas 365 janelas e o Papa a olhar a uma delas… Quem quer ver?

Nas romarias, verdadeiramente, não se divertem. Pagam nelas o dízimo espiritual ao santo ou à santa com quem têm contratos pelo ano fora, e fazem a barrela das suas relações humanas.
A capela da devoção fica no alto do mais alto monte que rodeia a freguesia. E eles sobem então pela serra acima, quer à vara do pálio, quer a alombar o andor, quer de joelhos, a abrir uma chaga de sofrimento no corpo pecador – mas sem tirar os olhos do inimigo com quem hão-de medir forças no arraial. Ao descer, vêm numa manta, esfaqueados.
Dessas mortes ficam pelos caminhos memórias de pedra com alminhas do purgatório a pedir orações, que são a História íntima do reino resumida em padre-nossos. A outra, toda feita de lendas e fantasia, tem o seu tombo no coração dos que são poetas, e conta-se nas fiadas.
Na loja dos bois, ao calor aconchegado da bosta quente a fermentar a palha, envolto na luz pacífica de uma candeia de azeite, o rapsodo mais velho começa:

– No tempo da Princesa Clarimunda…

À meia-noite o fuso pára nas mãos adormecidas das fiandeiras. Erguem-se todos.
Mas no dia seguinte chega-se ao fim. De Celtas, Iberos, Romanos, Moiros, etc. e tal, e dos do tempo dos afonsinos, os velhos dão pouca relação. Em todo o caso mostram os dólmenes do Alvão, a Porca de Murça, a ara do deus Aerno, os castros defeitos, os altares de Panóias, a ponte romana de Chaves e a Domus Municipalis de Bragança.
O tempo mudou os símbolos da fé, deliu as inscrições sagradas, e relegou para a penumbra da arqueologia o que foi vivo e útil. Por isso, olham todas essas relíquias numa espécie de melancolia esquiva. Renúncia incorformada, que, num desesperado esforço, de encontrar os secretos tesoiros da unidade eterna, às vezes os leva a meter um cartucho de dinamite nas pedras veneráveis, a ver se elas resistem à inquitação do presente.

É certo que há escolas pelo país a cabo onde as leis inexoráveis do perecível e do imperecível são explicadas. De uma sei eu em que certa palmatória de cinco olhos faz decorar tudo quanto no mundo se descobriu até à raiz quadrada.
Mas mesmo nos reinos maravilhosos acontece a desgraça de o povo saber duma maneira e as escolas saberem doutra. Acabado o exame da quarta classe, cada qual trata de sepultar sob uma leiva, o mais depressa que pode, a ciência que aprendeu.
A não ser o Senhor Varatojo, que dá sota e ás ao mais pintado doutor. Na inquebrantável decisão de levar tudo ao fim, na teimosia que, uma vez segura da sua verdade, não cede a nenhum argumento, e no gosto inquieto de conhecer, podia ter sido um novo Fernão de Magalhães, a dar a volta aos mundos de agora.
Mas como a pátria não convida os filhos para tais empresas, empregou-se na câmara, come do bom e do melhor, à custa de quem lho vai meter no bico, toca bandolim, e lê quantos romances se escreveram. Depois conta-os na farmácia, e pinta o diabo se alguém o desmente.

– Tenho a certeza matemática! – Grita congestionado.
E tem, porque sabe de cor as vírgulas e as peripécias. Outro dia chegou mesmo a ir a Paris, só para ver num parque público o banco onde uma heroína qualquer deu um beijo ao namorado. Entra esbaforido na estação da Vila, pede um bilhete, e aí vai ele. Chegou lá, não quis saber de mais nada:
– Faça favor: onde é o Bosque de Bolonha?
Olhavam-no todos como quem olha um fenómeno, mas sempre lhe disseram. Parecia um tiro pelas ruas a cabo.
Ao fim duma hora de caminho, chegou ao sítio. Examinou, calculou, andou, virou, tornou, até que deixou sair do peito um arranco de triunfo:
– Foi neste!
– Neste, o quê?!
Então ele explicou. Assombrados e cépticos, os de lá puseram-se a rir.

Felizmente que o romance estava escrito em francês…
E como alguém duvidasse, já não do juízo do homem, mas de tudo se ter passado mesmo, mesmo naquele banco, o Senhor Varatojo mostrou a página do livro, tirou do bolso do colete o relógio, e provou:
– A cena passa-se no dia 24 de Agosto, às quatro horas. Ora bem: estamos a 24 de Agosto e são quatro horas em ponto. O banco onde os dois se sentaram tinha sombra. não há mais nenhum com sombra. Portanto…
Meteu-se outra vez no comboio, cabeçudo, e retomou as suas funções, sentado à secretária, sempre com as virtudes do povo na ponta da língua, a garantir que Camilo é o cronista do Reino, e a confessar que vai todas as noites ao jardim da Carreira ouvi-lo sobre política, religião e literatura. Ainda não encontrou fonte onde bebesse com tanto gosto…

Os contribuintes pagam a décima e riem-se. Que diz o Senhor Varatojo?! O Camilo! O Camilo levou mas foi uma grande coça na Senhora da Azinheira, outra na Senhora da Saúde, outra na Senhora dos Remédios… Fazia-se fino!…
Engole em seco e muda de conversa. Como é também da mesma laia, capaz de cobiçar a mulher do próximo e varrer uma feira a estadulho, não insiste. Sabe muito bem que vive entre irmãos que não mudam de camisa para esbofetear o mais pintado, seja ele o autor do Amor de Perdição, mas que também lhe tiram o chapéu, caso o mereça.
Fracos em letra redonda, sabem todos honrar a grandeza verdadeira. E a prova é que o lá têm, a esse trágico inventor de tragédias, entronizado no coração das fragas, a receber o carinho eterno da terra onde foi menino e génio. Bateram-lhe realmente nas romarias, mas deram-lhe o maior bem que se pode ter:
O nome de Transmontano, que quer dizer filho de Trás-os-Montes, pois assim se chama o Reino Maravilhoso de que vos falei.

Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupery

Chapitre XXI

C’est alors qu’apparut le renard.
– Bonjour, dit le renard.
– Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se tourna mais ne vit rien.
– Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
– Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien joli…
– Je suis un renard, dit le renard.
– Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
– Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé…
– Ah! Pardon, fit le petit prince.

Mais après réflexion, il ajouta :
– Qu’est-ce que “apprivoiser”?
– Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu?
– Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que signifie “apprivoiser”?
– Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant! Il élèvent aussi despoules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
– Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie “apprivoiser”?
– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie “Créer des liens…”
– Créer des liens?
– Bien sûr,dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
– Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu’elle m’aapprivoisé…

– C’est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses…
– Oh! ce n’est pas sur la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très intrigué :
– Sur une autre planète ?
– Oui.
– Il y a des chasseurs sur cette planète-là ?
– Non.
– Ca, c’est intéressant! Et des poules ?
– Non.
– Rien n’est parfait, soupira le renard.

Mais le renard revint à son idée :
– Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appelera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste! Mais tu a des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’aura apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
– S’il te plaît… apprivoise-moi! dit-il.
– Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
– On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
– Que faut-il faire? dit le petit prince.
– Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…

Le lendemain revint le petit prince.
– Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai; je découvrira le prix du bonheur! Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur… il faut des rites.
– Qu’est-ce qu’un rite? dit le petit prince.
– C’est quelque chose trop oublié, dit le renard. C’est ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu’à la vigne. Si les chasseurs dansaient n’importe quand, les jours se ressembleraient tous, etje n’aurait point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche :
– Ah! dit le renard… je preurerai.
– C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que jet’apprivoise…
– Bien sûr, dit le renard.
– Mais tu vas pleurer! Dit le petit prince.
– Bien sûr, dit le renard.
– Alors tu n’y gagnes rien!
– J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

Puis il ajouta :
– Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me direadieu, et je te ferai cadeau d’un secret.

Le petit prince s’en fut revoir les roses.
– Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n’avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Et les roses étaient gênées.
– Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Biensûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée. Puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent. Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c’est elle que j’ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelque fois setaire. Puisque c’est ma rose.

Et il revint vers le renard :
– Adieu, dit-il…
– Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
– L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
– C’est le temps que tu a perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
– C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince, afin de se souvenir.
– Les hommes on oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…
– Je suis responsable de ma rose… répéta le petit prince, afin de se souvenir.